Littérature étrangère

Alia Trabucco Zeran

Propre

✒ Sarah Gastel

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On le sait depuis le début, une petite fille est morte. Et dans un monologue acide et captivant, Estela, qui s’en est occupée pendant sept années, nous embarque dans son quotidien de domestique à Santiago, au Chili, au sein d’une famille riche et retrace les étapes menant au drame qui fera voler en éclats les ornements d’une vie propre. Servir, nettoyer, repasser, cuisiner, laver, du lever au coucher du soleil, dans un perpétuel compte à rebours millimétré. La solitude, la mère laissée à la campagne, les difficultés d’adaptation. Le poison dans le placard, les rats qui gambadent dans le plafond. Pour Estela, femme invisible qui voit tout, la vie devient un enfer répétitif et violent. Au point de commettre l’impensable ? Sur ce canevas narratif qui s’apparente à un cauchemar irrésistible, l’autrice chilienne livre un roman psychologique subtil explorant la question sociale de la domesticité, le pouvoir, la peur et les inégalités de classe.

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