Littérature étrangère

Jenny Erpenbeck

Je vais, tu vas, ils vont

Chronique de Sarah Gastel

Librairie Terre des livres (Lyon)

Richard, universitaire berlinois nouvellement retraité, mène une existence routinière jusqu’au jour où il croise un groupe de réfugiés africains en train de faire une grève de la faim. Au fil des rencontres, cet ancien homme de Berlin-Est, qui sait ce que signifie perdre sa place dans le monde, s’implique de plus en plus dans leur sort. En mettant face à face deux réalités en apparence totalement opposées, le risque de simplification était grand mais la sobriété et l’ironie innervant l’écriture de l’autrice font de ce roman une exploration singulière de la question de la crise migratoire. Jenny Erpenbeck humanise le débat sur la migration tout en pointant l'indifférence de l’Europe. Une œuvre politique et intimiste envoûtante livrant une réflexion sur les frontières, la mémoire et l’appartenance ; le portrait saisissant d’un homme qui médite sur la réversibilité fondamentale de toutes les situations.

illustration

Les autres chroniques du libraire