Littérature étrangère

David Lodge

Né au bon moment

Chronique de Aurélie Janssens

Librairie Page et Plume (Limoges)

Une autobiographie est un pacte entre l’auteur et le lecteur. Il nous invite à le croire sur parole. Et dans le cas de David Lodge, on sent tout de suite qu’on peut lui faire confiance.

Pas d’esbroufe, pas de situations farfelues qu’on devine plus être le fruit d’une imagination foisonnante que d’événements réels. David Lodge est un homme simple. Issu d’une famille modeste, catholique, fils unique, il a un parcours des plus classiques et réguliers : école, collège, lycée, université, service militaire. Même si on se rend très vite compte que chaque choix est déterminant dans la suite du programme, ce qui est plaisant avec David Lodge, c’est qu’il ne cherche pas à épater à tout prix. Il nous raconte par le menu son enfance sous la Seconde Guerre mondiale, en Angleterre, son adolescence, ce qui l’obsédait alors, l’angoissait, comment il imaginait sa vie future, ses doutes, les émissions qu’il écoutait à la radio, les films qu’il allait voir au cinéma, les auteurs qu’il a étudiés et qui l’ont marqué, et les contemporains qu’il a découverts et avec qui il est parfois devenu ami. C’est en toute honnêteté qu’il raconte comment il s’est servi de chacun de ces moments pour écrire ses romans, dessiner ses personnages. Cette autobiographie est touchante, drôle, intelligente, parfois mélancolique, à l’instar de son auteur et de ses romans.

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