Littérature étrangère
Douglas Kennedy
Cinq jours
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Douglas Kennedy
Cinq jours
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Bernard Cohen
Belfond
03/10/2013
352 pages, 22,50 €
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Chronique de
Aurélie Janssens
Librairie Page et Plume (Limoges) -
❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Lydie Zannini de du Théâtre (Bourg-en-Bresse)
- Frédérique Franco de Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)
- Aurélie Janssens de Page et Plume (Limoges)
✒ Aurélie Janssens
(Librairie Page et Plume, Limoges)
Cinq jours, c’est si court ! Cela suffit pourtant à bouleverser une vie. Un accident, l’annonce d’un heureux événement, la découverte d’une maladie, une rencontre, un coup de foudre... Ces instants qui font ou défont une vie, ce sont ceux qu’aime explorer Douglas Kennedy.
Laura, la quarantaine, technicienne en imagerie médicale dans une petite ville du Maine, est mariée à Dan. Ils se sont rencontrés au club de randonnée de l’université. Une relation simple, deux êtres qui s’accommodent l’un de l’autre sans véritable passion. Cependant, même si Laura sait, lorsqu’elle épouse Dan, que la vie qui s’offre à elle désormais sera banale, elle l’accepte avec dignité en punition d’un drame qu’elle garde secret au fond d’elle-même. De cette union naissent deux enfants, Ben et Sally. Ben est un jeune homme fragile et sensible, une sensibilité qu’il sait mettre à profit avec talent et succès à travers ses peintures. Sa sœur Sally est d’une autre nature, plus volontaire et sûre d’elle, certaine surtout de sa beauté sur laquelle elle fonde tous ses espoirs d’avenir. En effet, son « grand rêve de vie » serait de devenir la femme d’un homme politique important. À chacun son idée du prince charmant ! Laura mène une vie paisible, sans aspérités, passant son temps à arrondir les angles dès qu’un conflit pointe le bout de son nez dans la famille, quitte à se déprécier et paraître perpétuellement contrite. Lorsque le radiologue de son service lui propose d’assister à sa place à un séminaire à Boston, elle y voit le moyen d’échapper à ce quotidien morose et de s’éloigner de Dan qui, au chômage depuis quelques mois suite à un licenciement, est de plus en plus irascible. Arrivée à la réception de l’hôtel, elle fait la connaissance de Richard : la cinquantaine, grisonnant, physique commun, ayant repris la compagnie d’assurances de son père, marié à Muriel, une femme sans relief, un enfant unique devenu un adulte maniaco-dépressif et violent. La première discussion se solde par un profond désaccord politique et un sentiment d’antipathie. Cependant, lorsqu’après une journée de conférence, elle se rend dans un cinéma d’art et essai et qu’elle le rencontre à nouveau, la surprise l’emporte sur l’antipathie et elle accepte un verre avec lui après la séance. L’un comme l’autre avoue sa morne vie, ses rêves brisés, sa passion pour la littérature, ses déceptions et ses hésitations concernant l’espoir qu’une autre vie est possible. Petit à petit, la vérité s’impose, implacable : deux âmes sœurs se sont trouvées et la passion l’emporte sur tous les doutes. Histoire d’adultère banale ? Romance pimentée ? Amours tourmentées ? C’est sans compter le talent de Douglas Kennedy pour instiller de la profondeur dans cette histoire en apparence commune. La question qui hante sans cesse ce récit est : que faire de nos espoirs ? Doit-on les laisser s’exprimer ? Vivre nos rêves, nos passions, même si l’on doit s’y brûler les ailes. L’important n’est-il pas de mourir en ayant l’impression d’avoir pleinement vécu sa vie ? Ces cinq jours en compagnie de Laura et Richard vous permettront-ils de répondre à ces questions ? À vous de voir !