Littérature étrangère

Jens Christian Grøndahl

Quelle n’est pas ma joie

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

Dans Quelle n’est pas ma joie, Jens Christian GrØndahl, en fin analyste des sentiments amoureux, sublime la quête de soi grâce à des accords parfaits.

Jens Christian GrØndahl est une des figures majeures de la littérature danoise. Peintre de l’âme, il excelle dans sa quête de l’infiniment humain. Quelle n’est pas ma joie est l’occasion de renouer avec cet auteur à l’écriture céleste. Ellinor, à la mort de Georg son conjoint depuis toujours, décide d’écrire une longue lettre à sa meilleure amie Anna, elle-même morte il y a quarante ans. Dans un geste de transmission, parfois teinté de rage et de colère, elle tente de dire l’indicible. Ellinor est une femme discrète, la compagne d’Henning. Ils sont amis avec Anna et Georg. Lors de vacances, Anna et Henning disparaissent dans une avalanche. Ellinor apprend alors qu’ils étaient amants. Les deux veufs vont alors rapprocher leur solitude. Dans cette confession intime, Ellinor s’adresse à sa rivale dans un chant du cœur poignant et tendre. GrØndahl compose un tableau réaliste et subtil des relations humaines : ce chemin insaisissable, cette manière de naître et d’être au monde qui influence nos choix et nos trajectoires. Un roman d’une profondeur remarquable. Virtuose dans la description des sentiments, GrØndahl décrit un personnage féminin dont la voix fait écho aux traversées parfois désenchantées de l’existence, entre soupirs et silences.

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