Littérature étrangère
Leah Hager Cohen
Des gens comme nous
Partager la chronique
-
Leah Hager Cohen
Des gens comme nous
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurence Kiéfé
Actes Sud
08/01/2020
308 pages, 22,50 €
-
Chronique de
Linda Pommereul
Librairie Doucet (Le Mans) -
❤ Lu et conseillé par
7 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Geneviève Gimeno de Maupetit (Marseille)
- Louise Momeux de des Marais (Villefranche-sur-Saône)
- Élodie Ressayre de Les Lisières (Villeneuve-d'Ascq)
- Coline Thuillier de Mots en marge (La Garenne-Colombes)
- Christine Ayroulet de Le Mille Feuilles (Clamecy)
- Lyse Menanteau de Le Matoulu (Melle)
✒ Linda Pommereul
(Librairie Doucet, Le Mans)
Une famille ordinaire examinée dans le détail par la plume affûtée et bienveillante de Leah Hager Cohen, romancière de la vie, dans la peine ou la joie. Une famille où l’on ne se cache rien. Vraiment ?
Les familles sont faites de bonheurs, de secrets, de drames que l’on conjure avec des fous rires et des coups de poing. Dans Des gens comme nous, Leah Hager Cohen interroge avec beaucoup de finesse la vie quotidienne dans sa complexité. Walter et Bennie sont mariés depuis des années. Un couple solide qui se plait à raconter l’autre, à lire ses silences, à évaluer avec tendresse cette complicité qui les unit depuis toujours. Dans quelques jours, ils s’apprêtent à célébrer le mariage de Clem, l’aînée de leurs quatre enfants et de sa petite amie afro-américaine. Les amis arrivent pour aider les fiancées aux préparatifs dans un joyeux vacarme qui anime la maison. Chacun affairé aux préparatifs ne remarque pas que les parents sont distants, car ils ont d’autres motifs d’inquiétude et de contrariété. Bennie et Walter ont pris la décision de vendre cette maison qui a vu grandir cinq générations, une fois le mariage célébré. Derrière cette légèreté apparente, les fantômes du passé renouent avec le présent par la voix de la vieille tante Glad, témoin d’un drame qui a endeuillé Rundle Junction des décennies auparavant, alors qu’elle n’était qu’une petite fille venue s’amuser à la fête du village. Au fil de ses confidences et des souvenirs, elle prend conscience de son rôle dans cette tragédie. La poussière du temps n’a pas effacé l’horreur de ces événements et le lecteur assiste aux conséquences qui se répercutent sur des générations. Mais l’essence du roman se situe ailleurs, dans d’autres actes, d’autres drames notamment depuis l’arrivée d’une communauté ultra-orthodoxe qui divise les citoyens de Rundle Junction. Dans une prose vibrante, Leah Hager Cohen recrée à la perfection le quotidien d’une famille, des gens comme nous, dans un récit lumineux et plein d’espoir, malgré les petits secrets et les petits arrangements.