Littérature française

Iman Bassalah

Hôtel Miranda

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

Les aventures d’une jeune migrante tunisienne qui se réfugie à Paris dans un hôtel où les hommes et leur passé, souvent perclus de souffrance, se croisent, se rencontrent, se mêlent.

Il se dégage des textes d’Iman Bassalah une énergie qui est comme un pied de nez au passé. Née à Tunis, élevée à Vincennes, elle est un modèle d’intégration réussie. Première de sa classe, agrégée de Lettres, elle décide d’enseigner sans rien abandonner de ses sentiments de révolte. Et s’il fallait une preuve, Hôtel Miranda en apporte l’éclatante démonstration, qui décrit, sous la forme d’un texte patchwork, une société déboussolée, rongée par l’intolérance, la pauvreté et les exclusions. Selma, 20 ans, vit à Tunis. La révolution du Jasmin est déjà en germe dans les esprits. Après un bref séjour en prison, elle décide de fuir son pays au seuil de l’explosion et de se réfugier à Paris. À son arrivée, elle rencontre Louise, mère au foyer décidée à échapper à la tristesse de son quotidien. À Paris, au moment du 14 juillet, les hôtels sont pris d’assaut. Elles se retrouvent dans un hôtel minable, le Miranda, niché au bord du périphérique. L’hôtel Miranda est un lieu de refuge pour les laissés-pour-compte et les exclus du système, une sorte de cour des miracles où l’humanité et la générosité des pensionnaires effacent les heures douloureuses de destins compliqués.

illustration

Les autres chroniques du libraire