Littérature étrangère

Sulaiman Addonia

Le silence est ma langue natale

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

Le silence est ma langue natale de Sulaiman Addonia raconte l’histoire de Saba et de Hagos, une jeune fille et son frère qui ont été déplacés d’Érythrée, pendant la guerre d’indépendance, et conduits dans un camp de réfugiés au Soudan avec leur mère. L’auteur nous plonge dans la violence de cet exil. On avance dans l’intimité de Saba et de ses rêves détruits. Ce récit happe le lecteur comme le plus terrible des drames, avec l’éclairage porté sur la vie dans les camps, une réalité qui laisse peu de place à l’espoir, un monde étouffant et humiliant qui n’offre aucune solution pérenne. Le silence, c’est celui de Hagos mais surtout celui de Saba dont on étouffe la voix et de celle de toutes ces femmes à qui on a volé la parole. Une présence se dégage de ce roman lumineux qui réinvente l’amour et bouscule nos repères, par le seul pouvoir des mots. L’amour se réinvente dans une modernité où le masculin et le féminin fusionnent pour ne faire qu’un dans un récit unique.

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