Littérature française

Anne Bert

Le tout dernier été

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

Un superbe récit qui dit l’amour infini d’une femme pour la vie et son dernier combat pour mourir dans la dignité en dénonçant une loi incomplète due à des préjugés et des peurs.

Dans ce récit intime, véritable hymne à la vie, Anne Bert se confie et témoigne de l’épreuve de la douleur. Anne Bert souffrait de la maladie de Charcot, une maladie dégénérative incurable. Plaidoyer pour le droit à mourir dans la dignité, Le Tout Dernier Été est un appel aux pouvoirs publics pour tenter de faire évoluer les mentalités et la législation française qui permet la sédation complète dans un cadre restreint mais qui n’autorise pas l’euthanasie. Anne Bert le savait, son livre paraîtrait après sa mort. Ce texte est un chant, celui d’une femme passionnée mais qui se sait à la merci d’un corps qui l’abandonne. Cette maladie qui l’emmure vivante, qui la rend de plus en plus dépendante, « à la merci des autres », jusqu’au dénouement final, implacable. Il lui reste un dernier droit, celui de choisir sa mort. Elle s’installe en Belgique, pour pouvoir être accompagnée avant de mourir dans la douceur d’une main tendue. Dans ces circonstances douloureuses, demeure la foi d’une femme qui sourit devant les siens, les prépare en douceur pour ce dernier voyage. Réflexion essentielle sur le droit à mourir dans la dignité, Le Tout Dernier Été est un chant lumineux d’une femme qui a voulu mourir comme elle a vécu : libre.

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