Essais

Antony Beevor

Arnhem

Chronique de Jérémie Banel

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Vu de France, le point de bascule militaire de la Seconde Guerre mondiale intervient lors du débarquement, au moins pour le front ouest. C’est là le premier mérite de l’ouvrage d’Antony Beevor qui s’attache à décrire la bataille d’Arnhem, aux Pays Bas, et qui pourrait, à tort, sembler périphérique. Elle revêt en réalité une importance capitale qui explique, entre autres, pourquoi, alors que tout semble perdu, les soldats du Reich continuent de se battre, au point d’y remporter la victoire, à quelques mois de la défaite finale. Celle-ci sera d’ailleurs la dernière des hommes du Führer. Mais elle est surtout, grâce au talent de l’auteur, un exemple des tensions existant au sein du commandement allié, ainsi que de l’importance du facteur humain, y compris et surtout à des moments ou tout semble déjà joué. Le coût humain tant militaire que civil (les Allemands feront payer très cher aux Néerlandais leur soutien aux alliés) de ces errements et luttes fratricides est ici au cœur de l’ouvrage, loin de se limiter à un récit circonstancié des opérations strictement militaires.

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