Littérature française
Lydie Salvayre
7 femmes
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Lydie Salvayre
7 femmes
Perrin
21/11/2024
240 pages, 18 €
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Chronique de
Marie-Laure Turoche
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❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Jean-Pierre Agasse de Actes Sud (Arles)
- Catherine Florian de Violette and co (Paris)
- Nathalie Iris de Mots en marge (La Garenne-Colombes)
- Marie-Laure Turoche
- Alain Belier de Lucioles (Vienne)
- Virginie Vigouroux de Vivement dimanche - La Benjamine (Lyon)
- Carine Bastié de Privat (Toulouse)
- Roselyne Engel de Collège Pierre Brossolette (La Chapelle-Saint-Luc)
✒ Marie-Laure Turoche
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Lydie Salvayre nous surprendra encore et toujours : coquine avec son Petit traité d’éducation lubrique (Cadex), ou admiratrice dans Hymne (Points), son hommage à Jimi Hendrix. Elle dresse aujourd’hui le portrait de sept femmes, sept écrivains, « 7 folles ».
Elles étaient entières et passionnées : « 7 folles. Pour qui vivre ne suffit pas. Manger, dormir et coudre des boutons, serait-ce là toute la vie ? se demandent-elles. » Toutes ont voué leur existence à l’écriture. Ce qui frappe dans ces portraits, c’est cette même volonté de ne jamais pleurer. Elles étaient fortes, mais certaines, comme Virginia Woolf ou Marina Tsvetaïeva, ont été vaincues par la vie. Elles étaient intelligentes mais ont perdu la raison (notamment Sylvia Plath). Lydie Salvayre ne se contente pas d’une simple biographie. Elle explique comment elle a découvert ces femmes et quel rôle elles ont joué dans sa vie. L’auteure s’appuie à chaque fois sur une œuvre : La Naissance du jour pour Colette ou encore Le Bois de la nuit pour Djuna Barnes (livre qui, hélas, n’est plus disponible). Si Marina Tsvetaïeva est « la plus extrême », Emily Brontë est la première qui, cloîtrée dans son cher Haworth, a su révéler que le mal existe en chacun de nous. Cette jeune fille innocente a su peindre comme nulle autre la noirceur qui s’empare de l’âme lorsqu’elle souffre. Colette, à la fin de sa vie et dans une œuvre tardive, invite à « s’affranchir des passions ». Ingeborg Bachmann appelle le mariage « un assassinat organisé ». Djuna Barnes poursuit sa maîtresse ivre à travers les rues de Paris. On est très loin des histoires d’amour à l’eau de rose. Mais il serait trop réducteur de cantonner ces femmes à la passion amoureuse. Elles étaient des rebelles dans le vrai sens du terme. Marina Tsvetaïeva a fui le régime soviétique et Ingeborg Bachmann a renié son père nazi. Emily Brontë a préféré vivre isolée plutôt que se mêler à ses semblables. Elles ont refusé toute concession au monde. C’est dans l’écriture qu’elles ont choisi de se réaliser : « Tout, l’écriture exceptée, n’est rien », dit Marina Tsvetaïeva.