Littérature

Marilynne Robinson

Lila

Chronique de Marie-Laure Turoche

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Nul besoin de raconter une liaison passionnelle et tragique pour bouleverser le lecteur ; la sage histoire d’amour entre Lila et le révérend Ames va vous fendre le cœur.

Lila est le dernier tome d’une trilogie commencée avec Gilead (prix Pulitzer 2005). Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les deux titres précédents, puisque l’action de Lila se situe avant celle du premier roman. L’histoire de Lila commence alors qu’elle est toute petite et passe son temps cachée sous la table. Ne supportant plus de la voir maltraitée, Doll, une vagabonde, l’enlève à ses parents. Elles vont vivre sur les routes, travaillant dans les champs. Les années passent et Doll disparaît suite à son implication dans un meurtre. Lila trouve refuge dans une petite ville de l’Iowa, auprès du vieux révérend Ames, un veuf bon et généreux. Lila et le révérend… Une fille des rues, une fille de joie, aussi, qui fait fondre le cœur d’un homme d’Église. Ce roman est celui d’une rencontre improbable entre deux êtres qui semblaient condamnés à la solitude ; une histoire d’amour magnifiée par un dialogue profond autour de la religion et du sens de la vie. Les épreuves que traverse Lila et sa volonté de leur trouver une signification permettent à Marilynne Robinson de mettre en lumière les textes bibliques qu’elle maîtrise parfaitement. D’une grande qualité littéraire, Lila est un roman sensible et empreint d’humanité.

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