Littérature étrangère
Christina Stead
Splendeurs et fureurs
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Christina Stead
Splendeurs et fureurs
Traduit de l’anglais (Australie) par Lori Saint-Martin
Les éditions de l’Observatoire
04/04/2018
320 pages, 23 €
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Chronique de
Marie-Laure Turoche
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❤ Lu et conseillé par
1 libraire(s)
- Sarah Gastel de Adrienne (Lyon)
✒ Marie-Laure Turoche
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Les éditions de L’Observatoire savent choisir leurs livres ! Pour ce mois d’avril, ils nous font découvrir ou re-découvrir cette fabuleuse romancière australienne Christina Stead. Imaginez Virginia Woolf, Djuna Barnes et Sylvia Plath qui n’écriraient que d’une seule main.
Adulée par Jonathan Franzen et Angela Carter, Christina Stead est malheureusement trop peu connue. Pourtant, son style est percutant, drôle et son œuvre est assurément moderne. Féministe ? Certainement. Mais il paraît qu’elle n’aimait pas cette étiquette. Son quatrième roman, L’Homme qui aimait les enfants (1940 et 1988 pour la version française chez Fayard) est considéré comme un des meilleurs romans de langue anglaise. Splendeurs et Fureurs raconte un chassé-croisé entre plusieurs personnages dans le Paris des années 1930. Une comédie romantique avant l’heure mais avec le talent et l’intelligence de Christina Stead, cela prend une tout autre dimension. Elvira Western décide de quitter Londres et un mari avec lequel elle s’ennuie. Elle rejoint son amant Oliver Fenton, de cinq ans son cadet, installé à Paris. Si les premiers jours dans les hôtels et cafés parisiens la ravissent, elle commence rapidement à se poser des questions. A-t-elle un avenir avec ce jeune homme un peu trop exalté ? A-t-elle eu raison de quitter son mari Paul ? D’autant plus qu’il est prêt à la reprendre. Un Italien, marchand de dentelles rencontré dans le train, une danseuse de cabaret sans le sou ou la brillante fille d’un antiquaire, tous ces personnages vont venir s’ajouter au triangle amoureux. Les idées communistes alimentent les débats ; on s’interroge sur la meilleure façon de vivre : doit-on se marginaliser ou chercher le confort domestique ? Elvira se demande si elle est capable de vivre une relation constante. Cependant, elle est plus profonde qu’elle n’y paraît. À sa façon, elle pose la question du statut des femmes dans la société et montre que peu importe leur choix de vie, il se fait systématiquement en fonction d’un homme : mari ou amant !