Littérature étrangère

Hye-Young Pyun

Cendres et rouge

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Chronique de Marie-Laure Turoche

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Cendres et Rouge est le premier roman d’une jeune Coréenne. À travers cette fable, l’auteur explore la question de l’identité, ou le conflit entre l’être social et l’être sauvage.

Qualifié à juste titre de kafkaïen, ce roman est en effet traversé d’un certain nombre de thématiques propres à l’auteur tchèque : la solitude immense du protagoniste, le désespoir et l’absurdité. T-K travaille pour une compagnie pharmaceutique. Parce qu’il est habile dans la capture des rats, il est promu et muté dans un pays nommé C. Dans cet étrange endroit sévit une épidémie. Soupçonné d’être contaminé, il est d’abord mis en quarantaine à l’aéroport, avant d’être finalement relâché. Mais on refusera qu’il se présente à son nouveau poste. Confiné à l’intérieur de son appartement, dans un quartier maudit car construit sur une déchetterie, son seul contact avec la société est un employé du nom de Mol. On lui vole sa valise et le chargeur de son portable. Il réussit pourtant à joindre brièvement son ancien pays, mais c’est pour apprendre que son ex-femme a été assassinée et qu’il est le principal suspect. Sans plus aucun recours, T-K se met à errer dans les rues, adoptant peu à peu le comportement des rats qu’il pourchassait. Il a tout simplement l’impression d’avoir été effacé du monde : « Désolé, il n’y a personne de ce nom ici. » Entre rats, ordures et épidémie, tout semble annoncer le chaos… Un univers fascinant et un auteur prometteur.

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