Littérature étrangère
Santiago Gamboa
Retourner dans l’obscure vallée
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Santiago Gamboa
Retourner dans l’obscure vallée
Traduit de l’espagnol (Colombie) par François Gaudry
Métailié
24/08/2017
448 pages, 21 €
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Chronique de
Marie-Laure Turoche
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❤ Lu et conseillé par
5 libraire(s)
- Nadia Sendin de Biblio.gironde (St Medard en Jalles)
- Marie-Laure Turoche
- Valérie Barbe de Au brouillon de culture (Caen)
- Nadège Rousseau de Passages (Lyon)
- Caroline Perez de de la place aux Herbes (Uzès)
✒ Marie-Laure Turoche
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De la beauté, de la poésie et de la violence ! Le nouveau roman du Colombien Santiago Gamboa fait partie de ces livres que l’on finit avec regret et qui continuent de nous hanter. Un vrai souffle et une langue magistrale !
Dans ce roman polyphonique, nous suivons cinq protagonistes, solitaires et errants, tels que les aime Gamboa. Manuela, jeune femme attachante et bouleversante dont nous allons découvrir l’enfance traumatisante. C’est grâce à sa passion des mots qu’elle va trouver son salut. Tertuliano, qui se dit fils du Pape, est un personnage charismatique, prédicateur et violent. On retrouve également également retrouver le consul et Juana que les lecteurs de Gamboa ont déjà rencontrés dans Prières nocturnes (Métailié). Enfin, Arthur Rimbaud, le « poète voyant ». Au fil des chapitres, nous découvrons sa vie, son parcours et ses poèmes. Tous ces êtres sont des voyageurs. Santiago Gamboa explique qu’il a toujours été fasciné par ces âmes solitaires qui sont loin de chez elles et qui ont besoin de relater leurs histoires. Il a aussi remarqué que beaucoup de gens qui s’étaient installés en Europe ont envie de regagner la Colombie, désormais « pacifiée et pleine d’espoir ». Dans ce livre, c’est la vengeance qui va lier tous ces personnages et c’est cette même vengeance qui va les pousser à retourner vers leur pays d’origine. L’auteur nous entraîne dans une aventure incroyable où la violence du monde, la violence des hommes côtoie la poésie, l’amour et l’entraide. Il dresse également un portrait très perspicace de notre société moderne. Les personnages cherchent une destination, un havre de paix ; comme Rimbaud à Harar. Finalement, c’est peut-être dans les mots qu’ils trouveront refuge. Pour conclure, je voulais citer cet extrait d’un poème de William Blake que Gamboa retranscrit dans son livre : « L’homme devrait travailler et s’attrister, apprendre et oublier, et retourner dans l’obscure vallée d’où il est venu pour se remettre à la tâche ».