Littérature étrangère

Lori Roy

Bent Road

Chronique de Marie-Laure Turoche

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Dans cette Amérique profonde qui sent la poussière, Lori Roy nous entraîne au cœur d’un huis clos familial. On a beau fuir les démons de son passé, ils finissent toujours par vous rattraper.

À la fin des années 1970, des émeutes raciales éclatent à Détroit. Arthur Scott a peur pour ses enfants, notamment pour sa fille aînée. Alors qu’il a fui la maison familiale vingt ans plus tôt suite à la mort mystérieuse de sa sœur cadette, il décide soudain de s’y installer avec toute sa famille. À Bent Road, les fantômes sont toujours présents. Evie, la fille cadette qui porte le même prénom que sa tante décédée, se met à nourrir une passion morbide pour celle-ci. De plus, une autre petite voisine disparaît peu de temps après leur arrivée. Simple coïncidence ? Les soupçons ne tardent pas à se tourner vers le beau-frère de Scott, Ray, un homme alcoolique et violent. À l’époque, on pensait déjà qu’il avait tué Eve. Fou amoureux d’elle, il n’aurait pas supporté qu’elle le rejette. Dans cette atmosphère pesante, il est très difficile pour les membres de la famille Scott de s’intégrer. La mère ne prend plus soin d’elle-même, Evie sombre dans la folie et la solitude, et le fils veut absolument prouver à son père qu’il est un homme. Pour cela, il décide d’apprendre à tirer au fusil. À Bent Road, on étouffe, on se méfie les uns des autres… À Bent Road, on ne connaît jamais véritablement son voisin.

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