Littérature étrangère

Hubert Klimko

Les Toutes Premières Choses

Chronique de Marie-Laure Turoche

()

Les Toutes Premières Choses, récit initiatique de l’auteur polonais Hubert Klimko, raconte la façon dont un homme choisit d’entrer en littérature. Un livre décalé qui confirme le talent d’un écrivain.


Dans une note au lecteur, l’auteur pose la question de la vérité. C’est en effet tout l’enjeu de cette œuvre qui se veut autobiographique. Et dès le premier chapitre, on se heurte à cette problématique puisque le narrateur propose plusieurs versions fantasmées de sa naissance, toutes plus absurdes les unes que les autres – la dernière se finissant sur une touche plutôt fataliste. La construction du texte procède par tranches de vie successives, inspirées des existences de personnages marquants… et même extravagants. Ainsi, on découvre un oncle accro à la gelée, puis Hiroshi, un Japonais diseur de bonne aventure, ou encore ce psychanalyste aux méthodes insolites. Enfin, il y a Ulla, une mystérieuse jeune femme qui personnifie les actes manqués du narrateur. C’est parce qu’il est obsédé par elle que le jeune Hubert décide de quitter la Pologne. Commence alors une traversée de l’Europe rendue possible grâce aux accords de Schengen. Au-delà de l’histoire personnelle, l’auteur narre l’histoire d’un pays : « La Pologne… est un lieu très dépressif. » Le récit fonctionne comme une thérapie, n’y cherchez pas ce qui est vrai mais ce qui fait sens, aussi bien pour l’auteur que pour vous.

illustration

Les autres chroniques du libraire