Essais

Ella Berthoud , Susan Elderkin

Remèdes littéraires

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Chronique de Emmanuelle George

Librairie Gwalarn (Lannion)

Crise passagère ? Mélancolie chronique ? Pas de panique ! La consolation par les arts et la littérature est reconnue. Deux livres en témoignent. Ici, point de miracle, mais de précieux conseils pour recharger nos batteries.

« Je voudrais que ces pages soient consolatrices. Si elles vous donnent le goût d’écouter une chanson, de lire, de danser, ou vous divertissent simplement, leur mission sera accomplie. » C’est le souhait d’Eva Bester, productrice et présentatrice de l’émission « Remède à la mélancolie » sur France Inter, en proposant un florilège de ses entretiens radiophoniques. Avec acuité, impertinence, poésie, tout en y dévoilant sa propre inclination à la mélancolie et ses remèdes personnels, elle met en avant mille et un secrets anti-spleen glanés au cours de ses rencontres avec de nombreuses personnalités. De Tonino Benacquista à Boris Cyrulnik, d’Agnès Jaoui à Jean-Louis étienne, d’Arthur H à Philippe Starck, ils sont nombreux et de bien divers horizons à lui avoir confié leurs remèdes à la mélancolie. Des sérums littéraires, des antidotes musicaux, des onguents filmiques et des œuvres d’art consolatoires aussi variés qu’inattendus. Des activités anti-spleen, des gourmandises roboratives, des citations béquilles, des remèdes bonus pimentent ces confessions singulières à la portée universelle. Ce livre, déjà une consolation en soi, invite à croire à de possibles et plaisantes éclaircies en cas d’éventuels (mais inévitables) nuages de spleen. Ouvrage de bibliothérapie remarqué à sa parution en 2015 aux éditions JC Lattès, Remèdes littéraires, se soigner par les livres, des Britanniques Ella Berthoud et Susan Elderkin, vient de paraître en format de poche. Remanié pour le lectorat français par le journaliste littéraire Alexandre Fillon et enrichi de conseils d’excellents libraires, ce précieux pavé se présente comme un dictionnaire médical et fourmille de suggestions de romans pour venir à bout de bon nombre de nos maux, physiques ou psychologiques. Garantis sans effets secondaires, ces textes sont présentés avec humour, pertinence et piquant. Au choix : des romans pour rester sous la couette, des romans pour rire, des romans anti-hoquet, des conseils littéraires pour trentenaires ou octogénaires. De la littérature pour traiter toutes sortes de pathologies (rage de dents, mal de dos, obésité, ménopause, alcoolisme, etc.) Des textes, plus ou moins renommés, pour accompagner toutes sortes de désagréments, tels rupture, timidité, jalousie, dépression, cauchemar, insomnie, etc. Parfois, les prescriptions peuvent surprendre. Tant mieux. Cette invitation à (re)découvrir la littérature est revigorante et peut bien dépanner en l’absence de votre libraire favori.

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