Augustin évoque une concubine répudiée dans Les Confessions, puis il se tait. À leur tour, les biographes du saint homme en feront peu mention. Mais la romancière brise le silence au sujet de cette femme et imagine celle qu’elle fut. Elle la prénomme Elissa (c’est le prénom phénicien de Didon, la reine de Carthage, grande figure de femme abandonnée) et lui donne la parole. Une parole qui sonne juste, une parole pleine d’humilité. Augustin fut son grand amour, son compagnon du quotidien, son amant, le père de son fils. Et puis il l’a abandonnée. Pour quelles raisons ? Comment a-t-elle vécu après sa répudiation ? Elle le raconte. Sa parole est troublante et touchante, sa voix est envoûtante. Surtout qu’à présent, plusieurs années après sa répudiation, elle apprend qu’Augustin, désormais évêque d’Hippone, vient prêcher à Carthage où elle vit. En secret, elle assiste au prêche. Mais dans ce roman, c’est bien elle la sensuelle oratrice et l’incontournable témoin d’une vie d’homme, d’une quête spirituelle et d’une époque. Son portrait d’Augustin est humain, vibrant, passionnel et passionné.
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