Littérature française

Marin Fouqué

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Chronique de Emmanuelle George

Librairie Gwalarn (Lannion)

Voici un premier roman sacrément troublant. Son jeune narrateur ne mâche pas ses mots : il décrit, il vitupère, il scande sa colère. Ce matin, à l’abribus, il n’est pas monté dans le car scolaire avec les autres adolescents. Il reste seul sur le bord de la route, à regarder passer les voitures. Une route du 77 mais on dit « sept sept ». Ce n’est pas Paris et pas vraiment la province, ni tout à fait la ville, ni tout à fait la campagne. C’est la boue et le goudron. C’est gris et marron. Et la voix du jeune narrateur y trace son sillon. Il se raconte, il se souvient. Des potes et des trahisons, de la fille Novembre et du grand Kévin. Témoin et porte-parole implacable du désarroi d’une génération, il joue la musique d’une vie de l’entre-deux. Entre violence et jeu, amour et amitié, énergie et léthargie, fureur et innocence, son flux de conscience au tempo entêtant, au propos percutant et à la langue imagée est une audacieuse performance.

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