Littérature française

Stéphane Hoffmann

Le Méchant Prince et autres histoires sans morales

Chronique de Emmanuelle George

Librairie Gwalarn (Lannion)

En trois actes burlesques, dans le Ghota, au Vatican et auprès du bon Dieu, Stéphane Hoffmann conjugue satire et fantaisie pour mieux se moquer de bien des ratés de l’homme.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Stéphane Hoffmann n’y va pas avec le dos de la cuillère dans ces trois histoires aussi farfelues que satiriques. Non seulement il n’y bride ni une imagination burlesque ni une gouaille bouffonne (n’en déplaise aux plus grincheux), mais en plus il tire à vue sur certains des travers intemporels de l’espèce humaine. Dans « Le méchant prince », entre froufrous et vanité des têtes couronnées, le prince Riourik, héritier du royaume de Transmontanie, ne cache pas son malaise et fait des choix peu communs. Son ambition : abdiquer pour ouvrir une auberge. Dans « L’ascension du padre Pio », un play-boy italien devenu prêtre par dépit amoureux se spécialise dans les sermons fantaisistes. Son projet : se faire élire pape. Dans un troisième conte intitulé « Vous avez demandé le bonheur, ne quittez pas ! », c’est Dieu en personne qui tente de faire le bonheur des hommes (en commençant par les Français). Son plan : supprimer l’ambition, mettre en ordre le désir sexuel (toujours à heure fixe) et uniformiser la mort (au même âge et dans les mêmes circonstances pour tous). Irrévérencieux et leste, ce recueil d’histoires sans morale est animé par un humour plus que ravageur.

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