Littérature étrangère

Percival Everett

Pas Sidney Poitier

Chronique de Emmanuelle George

Librairie Gwalarn (Lannion)

« Je suis le fruit, né sous de mauvais auspices, d’une grossesse hystérique (…) Je suis grand, ai la peau noire, et offre aux yeux du monde l’apparence de M. Sidney Poitier, ce que ma pauvre mère dérangée, et désormais défunte n’aurait pas pu savoir lorsque, à ma naissance, elle me nomma Pas Sidney Poitier. » Avec une telle entrée en matière, Percival Everett pose les jalons de sa nouvelle histoire tout en donnant le ton. Question folie, la mère de notre héros en impose : elle accouche après deux ans de gestation et lui lègue une fortune colossale. Elle l’affuble d’un parrain singulier, aussi avide qu’insipide, un certain Ted Turner, magnat des médias américains. Question couleur de peau et préjugés raciaux, la vie de notre héros ne manque pas de piquant non plus ! Dès l’enfance, il ressent de la part des autres comme une gêne à son égard. Question patronyme, ses déboires atteignent leur paroxysme : comment faire comprendre au commun des mortels l’usage de cette négation de prénom et de nom…

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