Polar

Keigo Higashino

Un café maison

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photo libraire

Chronique de Jérôme Dejean

Librairie Les Traversées (Paris)

Le printemps, les beaux jours… et les bons romans. Leur lecture nous occupera jusqu’à la fin de l’été, puis viendra la rentrée. Mettez-vous dans le bain printanier avec Un café maison, troisième roman d’Higashino, troisième réussite.

Un café maison avait été précédé de La Maison où je suis mort autrefois, roman étrange, obsédant, envoûtant – désormais disponible en Babel. Cette première traduction de Keigo Higashino en français avait été couronnée par le grand prix du festival de Cognac en 2010. En 2011, on découvrait le non moins enthousiasmant Le Dévouement du suspect X, double enquête irriguée par l’implacable logique des mathématiques, dans laquelle on connaissait d’emblée l’identité des coupables et où il s’agissait de découvrir par qui et comment les preuves avaient été détruites. Conan Doyle aurait adoré. Des preuves, c’est justement ce qu’il va s’agir de dégotter dans cette intrigue qui n’est pas sans rappeler une certaine affaire bien hexagonale d’empoisonnement à la josacine. Ayané Mashiba a décidé de tuer son mari. C’est réussi : il meurt empoisonné. La police fait de cette épouse indigne sa principale suspecte, mais il lui faut à présent découvrir les preuves de sa culpabilité. Comment a-t-elle empoisonné son mari alors qu’elle était à plus de 1 000 kilomètres de lui quand il est mort ? Il faudra à l’inspecteur Kusanagi et à son équipe toute leur perspicacité pour démêler l’écheveau de cette intrigue, qui évoque Simenon par son ambiance feutrée et provinciale.

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