Littérature étrangère

Ogawa Ito

La Papeterie Tsubaki

illustration

Chronique de Isabelle Aurousseau-Couriol

Librairie de Paris (Saint-Étienne)

Une nouvelle démonstration : le papier n’est pas mort ! Vous avez aimé Le Restaurant de l’amour retrouvé (Philippe Picquier), vous retrouverez sûrement tout son charme dans le nouveau roman d’Ogawa Ito, La Papeterie Tsubaki.

Dans la station balnéaire de Kamakura, au sud de Tokyo, la jeune Amemiya Hatoko reprend la papeterie de sa grand-mère. Celle-ci l’a élevée, lui a transmis son amour de la calligraphie et lui a inculqué avec sévérité son métier, celui d’écrivain public. Dans la lignée de ces femmes calligraphes, la jeune femme espère trouver une place dans ce monde où la correspondance est envoyée aux oubliettes de l’Histoire, où les réseaux sociaux envahissent nos communications et le portable permet d’un simple clic d’éliminer la corvée des vœux par exemple. Elle est soutenue par sa voisine qui, avec sa cuisine, lui rappelle les saveurs et les parfums de son enfance. Petit à petit, elle réalise qu’on a toujours besoin d’un écrivain public car pour les questions délicates, rien de mieux qu’un courrier. L’écrit reste et la lettre peut devenir une consolation comme un maléfice. Elle s’attelle à la tâche et rien ne l’arrête. Besoin d’une lettre de condoléances pour le décès d’un singe, le refus d’un prêt, le faire-part d’un divorce, lettres d’adieux et d’amour ou simples cartes de vœux, l’écrivain public trouvera les mots pour transmettre les desiderata de ses clients. Mais cela ne s’arrête pas à la simple écriture, en bonne ouvrière, Amemiya choisit avec soin papiers, enveloppes et timbres, ceux-ci ayant aussi une importance dans la transmission du message. Enfin, la calligraphie prend une grande place et Ogawa Ito illustre son roman par les lettres imaginées et malgré notre méconnaissance du japonais, on perçoit bien les différences de caractères et de positionnement de ceux-ci. Avec La Papeterie Tsubaki, l’auteure démontre que la correspondance qui semble désuète, garde une importance aujourd’hui encore. Un roman charmant où elle met en avant les traditions et la culture japonaises autour du papier pour notre plus grand bonheur.

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