Littérature française

Yasmine Ghata

Le Calame noir

Chronique de Isabelle Aurousseau-Couriol

Librairie de Paris (Saint-Étienne)

Lors d’une exposition, Suzanne découvre les peintures de Siyah Qalam. La fille de l’artiste, Aygül, va nous conter la vie de cet homme énigmatique qui a vécu à l’ombre de la Mosquée Bleue, à Tabriz, au xve siècle, protégé par son souverain, grand amateur de miniatures. Les siennes sont indéniablement différentes de celles des peintres persans de l’époque. Elles sont dépouillées, influencées graphiquement par cette Chine lointaine dont le « Calame noir » serait originaire. Elles reproduisent la vie austère des nomades que son père rejoint régulièrement pour pratiquer sa spiritualité à travers le manichéisme, sagesse perdue au milieu du monde musulman. Avec un style très poétique, Yasmine Ghata nous entraîne à la découverte de cet artiste. Elle nous reconstitue cette période bouleversée où le sultan turc est en train de conquérir un immense empire mais a permis également, en les raflant, de protéger les œuvres de Qalam et de nous permettre de les découvrir au palais de Topkapi.

illustration

Les autres chroniques du libraire