Littérature étrangère

Mark Behr

Les Rois du Paradis

Chronique de Isabelle Aurousseau-Couriol

Librairie de Paris (Saint-Étienne)

Dans son nouveau roman, Mark Behr parle de la nostalgie d’un homme pour le pays de son enfance, pour l’homme qu’il a été avant d’être contraint à l’exil.

Nous sommes en septembre 2001. La mère de Michiel vient de mourir. Pour ses funérailles, il rentre brièvement en Afrique du Sud après quinze années d’absence. Exclu de l’armée suite à une relation inappropriée et rejeté par son père, il a fui son pays et sa famille. De l’Angleterre à l’Australie, il a tenté de se reconstruire, est devenu professeur d’anglais pour les étudiants étrangers, puis s’est finalement installé avec son ami Kamil à San Francisco. Il retourne au Paradis, la ferme de ses parents située au fond du veld. Il retrouve le verger immense, les champs à perte de vue, les animaux, la source… Il raconte ces deux jours au fond de la campagne sud-africaine par le biais des confidences faites à son psychiatre américain, il parle des rencontres avec les amis d’hier, les membres de la famille, les domestiques toujours présents. Ce deuil se double d’un retour sur son enfance, ses souvenirs, les regrets et les rancœurs, les secrets, la perte de son frère aîné. Ce sont aussi les retrouvailles avec un monde qui a beaucoup changé. Jeune Afrikaner, Michiel a quitté un État régi par l’apartheid, il revient dans une démocratie en pleine mutation. Un roman bouleversant.

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