Littérature française

Yves Flank

Transport

Chronique de Isabelle Aurousseau-Couriol

Librairie de Paris (Saint-Étienne)

Yves Flank nous offre avec Transport un premier roman bouleversant. Il nous plonge dans un huis clos, un wagon, en partance vers l’inconnu, destination Pitchipoï. Ce roman est bâti en deux parties. Tout d’abord, un homme nous relate ce qui se passe dans ce wagon. Il nous décrit les autres passagers, leurs gestes, nous rapportent leurs paroles, le temps qui passe au cours de ces quelques jours de « voyage ». Ensuite, c’est une femme qui nous parle ou plutôt qui se parle à elle-même. Nous l’avons déjà rencontrée dans la première partie. Elle s’adresse à l’homme qu’elle aime et qui pourtant l’a abandonnée, qui l’a laissée partir. Elle s’exprime telle une tragédienne. D’ailleurs, les autres passagers forment autour d’elle un chœur de tragédie grecque. La faim, la soif, l’amour, la mort, les souvenirs, les rêves, la peur du lendemain se bousculent dans un texte semi-choral, d’une grande poésie, qu’il faut souhaiter voir et entendre sur scène. Un bel hommage d’Yves Flank à ses grands-mères disparues trop tôt.

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