Polar

Arnaldur Indridason

La Muraille de lave

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Chronique de Isabelle Aurousseau-Couriol

Librairie de Paris (Saint-Étienne)

L’équipe d’Erlendur continue de travailler pendant que celui-ci est en vacances sur les terres de son enfance. Entre échangisme et finances, Indridason s’attèle à une critique en règle de la société islandaise.


Le nouveau roman d’Indridason forme une sorte de pendant au précédent, La Rivière noire. Elinborg, la mère de famille aux multiples activités, s’occupe d’une affaire de viol, tandis que le jeune inspecteur Sigurdur Oli, formé aux États-Unis, est pris dans la nasse d’un incroyable imbroglio déclenché par l’aide qu’il tente d’apporter à un ami. Car un couple adepte de l’échangisme, que fréquente l’ami de Sigurdur, fait l’objet d’un odieux chantage. L’inspecteur Oli décide d’aller rencontrer le maître-chanteur, ou la maîtresse-chanteuse, puisqu’il s’agit d’une femme, Lina, et il se retrouve sur une scène de crime ! Mais la personnalité de la victime est loin d’être simple. Expert comptable de son état, elle participe à des voyages organisés spécialement pour les clients de son entreprise. Quels secrets détient-elle ? Que sait-elle de l’étrange disparition d’un jeune banquier au pied de la Muraille de Lave, falaise redoutable qui a la sinistre réputation d’engloutir les bateaux naviguant dans ses parages ? À l’image de La Muraille invisible d’Henning Mankell, Arnaldur Indridason nous entraîne dans le monde déréglé de la banque et de la haute finance. Il en tire une réflexion très critique des mécanismes sociaux et politiques islandais déterminés par le seul appât du gain, et s’interroge sur le devenir d’une société prête à vendre son âme aux marchés.

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