Littérature française

François-Henri Désérable

Mon maître et mon vainqueur

illustration

Chronique de Isabelle Aurousseau-Couriol

Librairie de Paris (Saint-Étienne)

Après nous avoir emmenés en Lituanie sur les pas de Roman Kacew, alias Romain Gary dans son précédent roman, François-Henri Désérable rend hommage, avec Mon Maître et mon vainqueur, à deux des plus grands poètes du XIXe siècle.

Tout commence dans le bureau d’un juge. Notre narrateur, responsable de leur rencontre, se retrouve à témoigner dans une affaire concernant deux de ses meilleurs amis. S’agit-il d’un meurtre, d’un accident ? Mais que fait ce revolver sur la table ? Il reconnaît d’ailleurs celui-ci, célèbre pour avoir bouleversé le monde de la poésie. Il est appelé comme témoin mais surtout pour aider à décrypter ce curieux cahier intitulé Mon Maître et mon vainqueur, où l’accusé a couché des poèmes et autres haïkus, sans grande envergure mais possibles clés de résolution de cette intrigue judiciaire. Il nous confie, à nous lecteurs, l’histoire de son ami Vasco ou Vincent Ascot, bibliothécaire à la BnF. Ce dernier est tombé passionnément amoureux d’une autre amie du narrateur, Tina, jeune actrice et fan inconditionnelle du poète Paul Verlaine. Il est prêt à tout pour éblouir cette jeune femme mais celle-ci est sur le point de se marier avec le brillant Edgar Barzac et, de plus, elle est mère de jumeaux. Nous sommes dans la confidence mais notre témoin ne peut tout raconter au juge car cela pourrait possiblement nuire à Vasco. Nous devenons son complice et il nous commente les décisions qu’il regrette d’avoir ou de ne pas avoir prises, ces gestes qui auraient peut-être fait évoluer les choses autrement. Avec ce nouveau roman, François-Henri Désérable partage cette folle passion avec nous, celle de ses personnages bien sûr mais aussi celle de Paul Verlaine et d’Arthur Rimbaud, qui faillit se terminer tragiquement. À la limite de la caricature mais avec humour, il nous incite à lire et relire de la poésie, nous emmène dans ce temple de la littérature qu’est la Bibliothèque nationale et même à découvrir les secrets de sa réserve. Un bel hommage à Paul Verlaine qui transparaît jusque dans le titre.

Les autres chroniques du libraire