Littérature étrangère
Jennifer Ryan
La Chorale des dames de Chilbury
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Jennifer Ryan
La Chorale des dames de Chilbury
Traduit de l’anglais par Françoise du Sorbier
Albin Michel
14/03/2018
500 pages, 22 €
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Chronique de
Stanislas Rigot
Librairie Lamartine (Paris) -
❤ Lu et conseillé par
6 libraire(s)
- Nathalie Coupé
- Isabelle Aurousseau-Couriol de de Paris (Saint-Étienne)
- Magali Mohamed
- Rachel Besnard-Javaudin
- Alexandra Reinfray de Alfabulle (Melesse)
- Dominique Tréhiou de Bouquine (Pleubian)
✒ Stanislas Rigot
(Librairie Lamartine, Paris)
1940. La chorale de Chilbury cesse ses activités, faute d’hommes partis au front. Les femmes décident de ne pas se laisser faire. Délicieux roman so british, La Chorale alterne drame et comédie avec une grande justesse.
Direction la charmante petite bourgade de Chilbury, située dans la région du Kent au Sud de l’Angleterre. La Seconde Guerre mondiale fait rage sur le continent depuis plusieurs mois mais la situation reste confuse vue de la campagne anglaise. Avec le départ de la plupart des hommes partis s’engager, la communauté s’est réorganisée comme elle pouvait pour à la fois assurer l’effort de guerre et le quotidien, de nombreux produits commençant à manquer. L’un des dommages collatéraux a été l’arrêt de la chorale de la paroisse au grand désespoir de nombre de ses habitantes. L’arrivée de Primrose, professeur de chant un rien fantasque, va réveiller tout ce beau monde. L’histoire est racontée via plusieurs de ses protagonistes (soyons clairs, ce roman est bien un roman… choral) et c’est notamment à travers les yeux de deux enfants (dont une réfugiée), d’une adolescente à la beauté ravageuse, d’une sage-femme empêtrée dans bien des magouilles, d’une veuve un rien renfermée que nous allons plonger dans la vie de ce village et ses secrets car, parallèlement aux séances de chant, se passent bien des choses à Chilbury. Beaucoup moins léger qu’il n’y paraît de prime abord, ce roman conjugue avec bonheur émotion, suspens, tendresse, amour, rire ; et l’art consommé de Jennifer Ryan pour le rebondissement et les coups du sort finissent de rendre la lecture addictive. Le contexte de la Seconde Guerre est particulièrement bien tenu, donnant lieu à quelques scènes mémorables qui viennent renforcer si besoin était l’impact du livre : le paradoxe étant qu’entre l’envie de lire de plus en plus vite pour savoir ce qu’il en retourne et ralentir pour rester le plus longtemps avec ces adorables personnages, le lecteur se retrouve en proie à un grave (quoique délicieux) dilemme.