Littérature étrangère
David Cronenberg
Consumés
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David Cronenberg
Consumés
Traduit de l’anglais (Canada) par Clélia Laventure
Gallimard
02/01/2016
371 pages, 21 €
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Chronique de
Stanislas Rigot
Librairie Lamartine (Paris) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Jean-Luc Aubarbier
- Antoine Tracol de Au détour des mots (Tournon-sur-Rhône)
- Brice Vauthier de L'Étagère (Saint-Malo (Paramé))
- Camille Racine de PKJ (Paris)
- Isabelle Verlingue de Nicole Maruani (Paris)
- Céline Rothlisberger de Prado Paradis (Marseille)
- Valérie Auclair-Kempf de Panier de livres (Caluire-et-Cuire)
- Katia Panier
✒ Stanislas Rigot
(Librairie Lamartine, Paris)
Naomi et Nathan sont un couple de photojournalistes free-lance. Ils parcourent le monde, chacun à sa manière, traquant le sujet à sensation qui leur fournira la matière du grand reportage dont ils rêvent ; et leur foyer ressemble bien plus à une ligne téléphonique, une boîte mail et un lien vidéo, qu’à une maison avec chien et jardin. Naomi s’est ainsi installée à Paris où elle enquête sur l’horrible assassinat d’une vieille philosophe française, retrouvée mutilée et en partie dévorée. Son mari, philosophe aussi réputé que sa femme avec laquelle il formait depuis des dizaines d’années un couple de légende, a mystérieusement disparu depuis. De son côté Nathan est parti en Hongrie, suivant un étrange chirurgien aux pratiques illégales traqué par Interpol. Couchant avec une des patientes du docteur, il attrape une MST soi-disant éradiquée… Il suffit de quelques pages à David Cronenberg pour rappeler qui il est, et démontrer que son passage de l’image à l’écrit n’a en rien ampoulé, ni son style, ni sa vision du monde et des hommes. Il réussit même le tour de force de réunir en une seule et forcément tortueuse histoire un bon nombre des obsessions qui traversent son œuvre (le corps et ses limites, le désir et l’assouvissement, la perversion, la technologie, la paranoïa…), et il délivre ce Consumés – véritable roman à mille lieues du scénario en mal d’adaptation ou des désastreuses tentatives de certains de ses collègues –, qui fascine et dérange, s’attardant autour des cicatrices d’une société malade, sous le regard des grands écrivains qui ont balisé ses films (de Ballard à King, en passant par DeLillo).