Littérature étrangère
Eugen-Ovidiu Chirovici
Jeux de miroirs
-
Eugen-Ovidiu Chirovici
Jeux de miroirs
Traduit de l’anglais par Isabelle Maillet
Les Escales
26/01/2017
304 pages, 21,90 €
-
Chronique de
Stanislas Rigot
Librairie Lamartine (Paris) -
❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Véronique Marchand de Le Failler (Rennes)
- Aurélie Janssens de Page et Plume (Limoges)
- Isabelle Theillet de l'École nationale des chartes - PSL (Paris)
- Véronique Bagarry de Points communs (Villejuif)
- Gabriel Pflieger de Vivement dimanche - La Benjamine (Lyon)
- François Groff de Le livre et la tortue (Issy-les-Moulineaux)
- Clément Cédolin de Imaginaire (Annecy)
- Margaux Leclerc de des Canuts (Lyon)
- Faustine Loridan de L'Arbre à Livres (Avesnes sur Helpe)
✒ Stanislas Rigot
(Librairie Lamartine, Paris)
Titre en compétition pour le 40ème Prix Relay des voyageurs lecteurs
Phénomène d’édition comme l’époque les aime tant, Jeux de miroirs vaut bien mieux que sa plate réputation de futur best-seller. Cette histoire de manuscrit inachevé est une brillante et passionnante démonstration d’illusions.
Et voilà le retour de la Rumeur (avec une majuscule) du Livre (avec une autre majuscule) de la Rentrée (avec une autre… vous aurez compris). En ce mois début d’année, nous faisons ainsi la connaissance de E. O. Chirovici, un auteur d’origine roumaine qui publie avec Jeux de miroirs son premier roman en langue anglaise, que la terre entière, du moins le monde de l’édition, s’est arraché à coups de contrats à multiples zéros, et qui paraît en quasi-simultanéité dans beaucoup trop de pays pour… les énumérer en quatrième de couverture. Au suivant ? Et bien non, la halte s’impose. En effet, derrière la couverture aux multiples reflets, se cache une de ces histoires aux allures de marécage dans laquelle il fait si bon tomber, un piège qui paye son tribut aux poupées russes avec une rare intelligence. Peter Katz, agent littéraire de son état, reçoit un manuscrit appelé Jeux de miroirs, qui revient sur un ancien fait divers, le meurtre non élucidé d’un professeur, et semble avancer des éléments de réponse à cette mystérieuse affaire. Notre agent (et le lecteur) s’emballe au fur et à mesure (de la lecture) des pages. Et si ce texte était la promesse d’un futur best-seller ? Oui, mais… Car il y a un mais. Et pas des moindres. Le manuscrit est incomplet, la fameuse et nécessaire fin manque cruellement. Le chemin vers le sommet des ventes s’annonce plus tortueux que prévu. L’intrigue est parfaitement huilée, agence subtilement les chausse-trapes et se permet d’éviter les improbables coups de tonnerre inhérents à ce genre d’intrigue. Ajoutez à cela que, derrière le plaisir évident d’être la victime consentante de cette ténébreuse histoire, le lecteur s’offrira une troublante réflexion sur la notion de vérité. Alors vous aurez quelques clefs de réponse à l’emballement généré par E. O. Chirovici.