Littérature française

Olivia Rosenthal

Un singe à ma fenêtre

photo libraire

Chronique de Michel Edo

Librairie Lucioles (Vienne)

Que va chercher à Kyoto la narratrice de ce roman ? Le sait-elle seulement ? Elle a le projet de mener une enquête sur les traces laissées dans la mémoire des Japonais par les attentats de Tokyo de 1995. Elle ne semble pas impliquée dans son projet, laisse des entretiens lui filer entre les doigts, trop occupée à réfréner son angoisse profonde d'être là. L'imagerie des fantômes du Japon la hantent. Scolopendres, araignées, singes l'obsèdent. Ses tribulations vont la mener à comprendre intimement pourquoi ses témoins répondent à côté. Va se faire jour, pour elle, que l’objet de sa quête n'est pas ici. Les questions se retournent contre elle, la taraudent, font s'effondrer ses barrières intimes. C'est avec ces défenses amoindries qu'elle revient en France et qu'au détour d'une discussion – qui n'aurait certainement rien suscité de pareil auparavant –, tout s'éclaire pour elle. C'est un effondrement et une renaissance. En réalité un texte nécessaire sur le deuil.

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