Littérature étrangère

Emily St. John Mandel

La Mer de la tranquillité

Chronique de Alexandra Villon

Librairie La Madeleine (Lyon)

Dans son nouveau roman qui nous transporte dans quatre temporalités différentes, de 1912 sur l’île de Vancouver à 2401 sur la première colonie lunaire, Emily St. John Mandel s’empare du motif du voyage dans le temps en reliant les êtres et les époques par un motif récurent : la perception d’une lumière vive suivie de notes de violon et d’un bruit sourd. Elle créé une véritable nébuleuse de correspondances et d’échos entre ses personnages tout en tirant des fils qui renvoient à ses précédents livres, Station Eleven et L’Hôtel de verre. Il en ressort un roman étrange et mélancolique, construit comme un puzzle, à la langue envoûtante qui interroge les êtres sur leur rapport au temps, à la mort et à l’éternité, face aux pandémies, face à l’imminence des drames et des catastrophes. Elle met en scène, avec beaucoup de finesse et de douceur, notre propension à nous croire, à chaque époque, à l’apogée d’un monde qui va bientôt s’écrouler.

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