Littérature française

Sarah Jollien-Fardel

Sa préférée

✒ Juliet Romeo

(Librairie La Madeleine, Lyon)

Sa préférée, la préférée du père, ce n’est pas Jeanne, c’est sa sœur Emma. Dans les montagnes valaisannes, les deux filles et la mère vivent dans la peur du père, dans la peur des coups, dans la peur des gestes. Et surtout dans l’anticipation de la violence du père. Un père qui n’utilisait que ses poings pour communiquer. En réussissant à fuir à Lausanne, Jeanne est la seule à réussir à sortir de cette sphère de la violence, à couper les ponts, à tenter de se (re)construire avec ce passé. Avec subtilité, Sarah Jollien-Fardel dresse avec Jeanne le portrait de la violence, intrafamiliale tout d’abord, mais aussi de la violence du silence des autres, de ceux et celles qui savent, de ceux et celles qui se taisent puis chuchotent. L’autrice nous invite également à questionner le pardon, la reconstruction, les injonctions données à celles et ceux qui survivent, à travers le regard plein de cette colère qui ne quitte jamais la narratrice.

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