Littérature française

Lydie Salvayre

Rêver debout

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

Lydie Salvayre, dans Rêver debout, adresse une suite de missives à Cervantes. Elle possède toujours ce goût des saillies qui prennent peu la poussière. Un style conservé et brillant. En prenant pour modèle Le Quichotte de Cervantes, Salvayre s’essaie au commentaire d’actualité avec cette figure de la modernité. Ici, le sourire rend le son des dents qui cisaillent, celles du mauvais dormeur. Lydie Salvayre adore faire grincer et ne s’en prive pas. Elle éreinte le tribunal médiatique incessant, conspue les pragmatiques et les médiocres, fait l’apologie du rêve. Le rêve est bien, pour Salvayre, le territoire des orgueilleux. Ceux qui osent faire le saut. Lectrice de Jankélévitch, elle questionne la moralité de notre époque. Et Quichotte demeure pour l’autrice, ce personnage qui ne court aucune promotion. Un mythe à contre-courant de notre époque qui ne chante que l’ivresse des succès rapides. L’issue pour la littérature d’après Salvayre ? Simplement regarder le réel droit dans les yeux.

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