Littérature française

Aurélien Bellanger

Le Vingtième siècle

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

On peut dire d’Aurélien Bellanger qu’il est un grand lecteur. Cette qualité lui donne divers talents de pasticheur et de vampire littéraire. Il est toujours savoureux de lire l’enthousiasme qui innerve tous ses livres. Et puis cet art du titre. Après La Théorie de l’information, voici le sobrement intitulé Le Vingtième Siècle. Bellanger aura donc tout lu de Walter Benjamin pour fabriquer son livre. Il reprend le thème des passages, passage d’un savoir à un autre, d’une personne à une autre. Dédale que ce livre où l’on finit par se perdre. D’ailleurs, l’intrigue nous fait partir à la recherche d’un manuscrit perdu. Celui de François Messigné, un poète décidant de mettre fin à ses jours dans le temple de la lecture : la bibliothèque François Mitterrand. Cette bibliothèque devient un symbole dans le texte de Bellanger, un lieu où le savoir se fige et devient un décorum à la Stefan Zweig. Un monde se perd. Bellanger est un grand joueur et même ses réflexions désabusées sur le temps prennent des allures de bravoure. Car il transpire de ce texte la jouissance du savoir, jouissance qui mène au désir de tout renverser.

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