Essais

Jürgen Habermas

Previous Next
  • Jürgen Habermas
    Parcours, 1
    Traduit de l’allemand par Christian Bouchindhomme, Frédéric Joly et Valéry Pratt
    Gallimard
    22/02/2018
    24 pages, 0 €
  • Dossier de Lyonel Sasso
    Librairie Dialogues (Morlaix)
  • Jürgen Habermas
    Parcours, 2
    Traduit de l’allemand par Christian Bouchindhomme, Frédéric Joly et Valéry Pratt
    Gallimard
    22/02/2018
    26 pages, 0 €
  • Dossier de Lyonel Sasso
    Librairie Dialogues (Morlaix)
LS

✒ Lyonel Sasso

(Librairie Dialogues Morlaix)

Surnommé « grand maître de la communication » et « forte tête francfortoise », Jürgen Habermas est pourtant peu audible auprès du lectorat français. Ses cycles de conférences permettent d’appréhender la pensée de ce disciple d’Adorno et Horkheimer.

Il faut considérer ces Parcours comme un portrait de fond. Les grands enjeux qui ont constitué la pensée de Jürgen Habermas sont disséminés tout au long de ses cycles de conférences. Cela débute à Princeton, en 1971. Habermas y développe sa vision d’une sociologie basée sur une théorie du langage. C’est aussi un temps de bascule où le philosophe va prendre ses distances avec les théories critiques de Theodor W. Adorno. Ce dernier, mort en 1969, restera pourtant un lien déterminé et déterminant dans le cheminement conceptuel d’Habermas. Ce qui n’est pas le cas de Max Horkheimer. Son opportunisme politique, sa vanité et son autoritarisme – notamment avec Adorno – rendront le personnage totalement détestable. Cet affrontement de personnes et de pensées sera un temps révélateur pour Jürgen Habermas. Cette attirance-répulsion va permettre au philosophe d’affiner le rapport entre raison et langage, leçon apprise après étude des travaux d’Horkheimer. Au fil des interventions qui constituent ces Parcours, on saisit à quel point Habermas a été un défricheur et un passeur. Il est une des voix importantes qui a très tôt présenté le travail des philosophes analytiques (Wittgenstein) et du pragmatisme anglo-saxon. Si Habermas se révèle un lecteur assidu de Charles Sanders Peirce, il demeurera plus critique auprès de la pensée de John Dewey. Les lectures de Jürgen Habermas concernant des penseurs comme Kant, Hegel ou encore Marx sont des plongées fascinantes. De plus, ces Parcours survole un nombre d’années considérables où l’on voit Habermas converser, arguments contre arguments, avec d’illustres prédécesseurs. C’est encore un document précieux pour comprendre le parcours politique d’un homme qui a connu l’Allemagne nazie.