Littérature française

Louis-Ferdinand Céline

Londres

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

Après le succès de Guerre on parle tout de même de près de 200 000 exemplaires –, les éditions Gallimard continuent la publication des inédits de Louis-Ferdinand Céline. On retrouve ici le personnage de Ferdinand que l’on avait quitté, blessé, à la fin du précédent volume. Guerre avait frappé les esprits par ses allures particulièrement sensuelles jusqu’à l’outrance parfois. Cette violence innervant le texte célinien, on la retrouve particulièrement dans la description minutieuse d’un monde de souteneurs en plein Soho. Prostitution, pauvreté, vice et mensonge sont la noria terrifiante qui inonde la prose de l’écrivain. C’est dense, proche d’un magma impénétrable. On est loin du naturalisme d’un Charles Dickens dans ce portrait décalé de la capitale anglaise, le torrent argotique emportant tout. La matière de ce Londres est donc plus rustre, arrivant d’un bloc et donnant le vertige, parfois, à son lectorat. Les amours et considérations politiques de Ferdinand sont tissées de transgressions, donnant à ce roman l’allure d’une coulée de lave. Tout est emporté. Dans le feu, ici. La morale, en premier lieu.

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