Littérature étrangère

Hakan Günday

Ziyan

photo libraire

Chronique de Charlène Busalli

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Dans ce deuxième roman traduit en français, Hakan Günday mêle Histoire de la Turquie et dénonciation du service militaire obligatoire, toujours en vigueur dans son pays.

 

Un jeune appelé effectue son service militaire dans une région isolée de la Turquie. Affecté au poste de sentinelle, il est chaque jour confronté au froid, au manque de sommeil et à la solitude. Lors d’un de ses tours de garde, un homme vient à sa rencontre. Le jeune soldat se rend vite compte qu’il est le seul à voir et à entendre ce fantôme. Ce dernier affirme être Ziya Hursit, l’homme qui fut pendu en 1926 pour avoir tenté d’assassiner Atatürk, considéré comme le père de la nation turque. Celui-ci entreprend de lui raconter son histoire : son séjour à Berlin et ses études à Dantzig, sa participation à la bataille de Skagerrak dans la marine allemande, puis, de retour dans son pays, son engagement plein d’espoir au sein de la république turque naissante. Suivent la désillusion et la conviction qu’il doit tuer Atatürk pour sauver son pays. Cette voix que le jeune soldat ne peut s’empêcher d’entendre ne fera qu’ajouter au cauchemar qu’est déjà son service militaire. En lisant ce nouveau roman traduit en français, on ne peut qu’être émerveillé par la capacité de Hakan Günday à introduire autant de beauté dans la noirceur du monde qu’il représente.

 

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