Littérature étrangère

Howard Jacobson

J

photo libraire

Chronique de Charlène Busalli

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J est une dystopie qui décrit une société fondée sur l’uniformisation, l’infantilisation et l’apathie. Un roman drôle et dérangeant qui fait cruellement écho au monde actuel.

Sans trop savoir pourquoi, Ailinn Solomons éprouve un sentiment d’insatisfaction permanent. Kevern Cohen mène une vie solitaire et est sujet à de nombreux TOC. Par exemple, il ne peut prononcer la lettre J sans poser deux doigts sur ses lèvres. Leur histoire d’amour inattendue, qui est au cœur de l’intrigue du roman, intervient dans un contexte particulier, puisque nous sommes quelques années après « CE QUI S’EST PRODUIT, SI ÇA S’EST PRODUIT ». Ce soulèvement, dont le lecteur ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il est parti des réseaux sociaux, a eu des conséquences profondes sur la vie des gens. Chacun s’est vu attribuer un nouveau nom, on ne communique plus que localement grâce à un utiliphone et, sans forcément interdire, l’Ototo, la Haute autorité officieuse de l’opinion publique, ne propose à la population que ce qui est censé lui être agréable. Les gens semblent s’accommoder de cette société simplifiée à tous les niveaux, mais les comportements agressifs commencent à se multiplier... Ailinn et Kevern ont-ils un rôle à jouer ? Une contre-utopie d’une ironie mordante, qui fait partie de ces livres que l’on veut relire après les avoir refermés pour s’assurer que l’on n’a rien raté.

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