Littérature étrangère

Martin Amis

La Zone d’intérêt

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Chronique de Charlène Busalli

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Angelus Thomsen confie à son camarade Boris Eltz son attirance pour la belle Hannah Doll, dont ils viennent de croiser la route en se promenant. Une scène qui pourrait être tout ce qu’il y a de plus ordinaire… si elle n’avait pas lieu à Auschwitz et si Hannah Doll n’était pas la femme du commandant du camp. Paul Doll, que Thomsen et Eltz surnomment le Vieux Pochetron, a beau être terriblement stupide, il se rend rapidement compte du manège du jeune officier et tente à tout prix de l’empêcher de séduire son épouse. Pendant ce temps, la mécanique meurtrière du camp est en marche. Le prisonnier Szmul est là pour en témoigner, lui qui fait partie du Sonderkommando chargé de récupérer les cadavres à la sortie des chambres à gaz. Martin Amis donne à voir des officiers nazis dotés d’un sentiment de leur propre virilité tellement exacerbé, que cela en devient ridicule. Le romancier brosse les portraits d’hommes complètement indifférents à ce qu’ils sont en train de faire, et c’est bien là tout le tragique de cette histoire.

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