Littérature étrangère
Tatamkhulu Afrika
Paradis amer
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Tatamkhulu Afrika
Paradis amer
Traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Georges-Michel Sarotte
Les Presses de la Cité
03/09/2015
304 pages, 21,50 €
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Chronique de
Charlène Busalli
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❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Delphine Bouillo de M'Lire (Laval)
- Sarah Gastel de Adrienne (Lyon)
- Charlène Busalli
✒ Charlène Busalli
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Le magnifique roman autobiographique du poète sud-africain Tatamkhulu Afrika traite d’un sujet assez peu abordé en littérature, celui des prisonniers de guerre qui ont passé la Seconde Guerre mondiale enfermés dans des camps.
Un vieux Sud-Africain reçoit une lettre d’un notaire accompagné d’un petit colis. C’est là tout ce que lui lègue un homme qu’il n’a pas revu depuis des années. Tom Smith replonge alors dans son passé, se remémorant sa capture en Afrique du Nord et les années qu’il a passées en camp de prisonniers, d’abord en Italie, puis en Allemagne, jusqu’à la Libération. Le vieil homme revit sa rencontre avec le prisonnier Douglas Summerfield, un catholique pratiquant excentrique qui s’attache à lui, jusqu’à exiger de sa part une amitié exclusive. La solitude et les soins que lui prodigue Douglas, infirmier avant la guerre, lorsqu’il tombe malade sur le bateau qui les emmène en Europe, poussent Tom à accepter cette relation. Mais dans le camp italien où ils sont d’abord enfermés, Tom rencontre Danny, un boxeur anglais avec qui il se sent une affinité immédiate, ce qui ne va pas plaire à Douglas. Avec toute l’émotion, mais aussi les nuances que lui confèrent son vécu, Tatamkhulu Afrika raconte les conditions de vie épouvantables dont ces prisonniers firent l’expérience pendant les années de guerre. Ils furent confrontés à la chaleur et à la soif en Italie, à la faim et au froid en Allemagne, à l’ennui et à la solitude où qu’ils se trouvent enfermés. Mais tout n’est pas sombre dans ce tableau. Curieusement, l’enfermement sera l’occasion pour Tom de se mettre au théâtre, que les Italiens et les Allemands laissent les prisonniers pratiquer afin qu’il les divertisse. Surtout, l’auteur dit avec beaucoup de pudeur les relations fusionnelles qui ont pu se créer entre les prisonniers au sein de ce gâchis humain, transformant le camp en « paradis amer » au moment de le quitter. Un texte à la fois brut et profondément sensible, qui révèle toute la complexité et la beauté des relations humaines.