Littérature française

Brigitte Giraud

Jour de courage

Chronique de Valérie Barbe

Librairie Au brouillon de culture (Caen)

Aujourd’hui, pendant le cours d’Histoire, Livio fait un exposé sur l’autodafé et la Seconde Guerre mondiale. Il a choisi de parler à sa classe de Magnus Hirschfeld, médecin allemand, fondateur de l’Institut de sexologie de Berlin, qui a lutté pour l’égalité homme/femme et contre la persécution des homosexuels soumis au paragraphe 175 et dont la bibliothèque a été brûlée par les nazis. C’est avec émotion qu’il commence son propos. Mais n’est-ce pas aussi pour parler de lui que Livio a choisi ce sujet, pour mieux exprimer qui il est, en particulier à son amie Camille, celle avec laquelle il partage tant de choses depuis longtemps ? Deux narrations s’entremêlent, celle de Livio et celle du roman pour raconter le courage d’être ce que l’on est, la difficulté de le dire, à un siècle d’intervalle. Le risque aussi. Deux narrations qui rapprochent notre temps de celui des années 1930, la difficulté de vivre ses différences, les relents d’extrémismes et les dangers de l’inculture.

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