Littérature française

Charles Daubas

Cherbourg

Chronique de Valérie Barbe

Librairie Au brouillon de culture (Caen)

Rade de Cherbourg, Cotentin, été 2012. Alors qu’une explosion inexpliquée emporte une partie de la digue qui disparaît dans la mer, la vie de la région ne change pas, ou si peu. Comme à l’ordinaire, chacun travaille sans se retourner sur ce qui se passe, regardant de loin la danse des bateaux qui tournent au large pour disperser le tritium trop présent dans les eaux du secteur. Mais à quoi est due cette explosion ? D’où vient cette concentration si importante ? Le sujet est vite classé secret-défense et doit être enterré. Mais quand un adolescent du coin affirme que d’autres jeunes ont disparu dans l’explosion, Frédérique, inspectrice à la sûreté départementale, continue l’enquête malgré tout. Ce premier roman a une force captivante, qui tient en haleine comme un thriller et peint le portrait d’une région dominée par le nucléaire, coincée entre l’arsenal où l’on démantèle les sous-marins et l’usine de retraitement de La Hague, où le silence est maître-mot, où le danger invisible rôde et où les blessures humaines les plus anciennes, comme des déchets enfouis, resurgissent du passé.

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