Du thé pour les fantômes

Au-dessus de Nice, dans l'arrière-pays, un petit village a été vidé de ses habitants en une seule nuit. Le mystère de cette disparition reste entier, jusqu'à ce qu'un archiviste se lance dans une enquête qui le mènera sur la piste de deux sœurs, Félicité et Egonia, nées un soir d'orage dans une cabane de berger sur le mont Bégo. Dominant la vallée des merveilles, le géant de pierre fascine autant qu'il effraie, car on dit qu'à son sommet se trouve une sorcière. C'est là que Carmine et Germain, leurs parents, se sont rencontrés. Lui un simple berger et elle une créature fantasque et mystérieuse, restant toujours jeune, au passé trouble. Le soir de leur naissance, le père des filles décède, les laissant seules avec une mère orageuse qui sera tour à tour aimante et maltraitante. Elle nommera l'aînée Félicité et la seconde Agonie. Félicité grandit avec une mère tendre et peut communiquer avec les fantômes. Agonie, renommée Egonia par la sage-femme qui a eu pitié d'elle, est l'enfant rejetée par sa mère. Née avec une seule dent, elle crache des papillons noirs par la bouche et tout ce qu'elle touche tombe en putréfaction. Elle est la victime de sa mère qui aurait préféré qu'elle ne naisse pas et fait tomber sur elle les terribles orages qu'elle provoque à chacune de ses colères. Des années plus tard, à la mort de leur mère, Félicité décide de retrouver le fantôme de cette dernière et doit demander de l'aide à sa sœur qu'elle n'a pas vu depuis quinze ans. Dans leurs recherches, elles découvriront tout un pan de la vie de leur mère qu'elles ignoraient. À la fois drôle mais aussi rempli d'émotions, le texte nous entraîne dans un univers poétique extrêmement riche et fourni. Étonnant également par sa forme, c'est un roman intelligent et d'une grande créativité qu'il est difficile de lâcher.