Giulietta Shakespeare

De nos jours, à Paris, Benjamin retrouve son ami de longue date, universitaire comme lui, après une séparation difficile. Tous deux se passionnent pour un journal trouvé chez un bouquiniste. L’auteur du journal y parle d’un texte qu’il aurait écrit, tendant à prouver que Shakespeare n’était pas le véritable auteur des œuvres qui lui sont attribuées. De cet ouvrage, brûlé dans l’incendie d’une imprimerie, il ne reste qu’un seul exemplaire. Londres, 1553. John Florio naît à Londres d’un père Italien protestant venu trouver refuge dans la capitale anglaise. Homme de lettres érudit, il est rapidement engagé comme précepteur à la cour et accède ainsi à une position privilégiée. Le mystère qui entoure cet homme est épais : on le dit aussi espion et, pour certains, il serait même le véritable auteur des œuvres de William Shakespeare, son contemporain. Le roman de Patricia Reznikov reprend les nombreuses incertitudes qui entourent encore la vie de Shakespeare et retrace l’existence de John Florio pour mieux mettre en valeur les éléments qui corroborent cette théorie. Roman historique fouillé, il nous entraîne à travers le Londres du XVIIe siècle, au cœur des intrigues politiques de l’époque. Véritable hommage à la littérature, on retrouve dans le texte une foule de références littéraires et philosophiques étourdissantes qui en font une lecture d’une grande richesse, que l’on prend plaisir à déguster. Si le roman de Patricia Reznikov est profondément littéraire, c’est aussi un récit qui captive très vite, fascinant le lecteur par un travail d’enquête minutieux et détaillé. Il devient alors impossible de quitter Benjamin, John et les autres personnages de ce roman qui, chacun à leur tour, composent les pièces d’un puzzle qui prend petit à petit forme dans notre esprit. Déroutant et réjouissant.