Littérature française

Agnès de Clairville

La poupée qui fait oui

Chronique de Nathalie Iris

Librairie Mots en marge (La Garenne-Colombes)

Arielle vient d’intégrer une école d’ingénieurs. Elle est brillante, vient d’un milieu aisé et connaît encore peu la vie. Dans sa naïveté de jeune adulte, la conduite incontrôlée des étudiants auxquels elle va avoir affaire ne la révolte pas. Pire, elle va s’y soumettre. Elle va notamment tomber peu à peu sous la coupe d’un garçon toxique qui n’aura de cesse d’abuser d’elle sauvagement. Arielle mettra du temps à réagir car pour elle, cette violence physique semble normale. Inès, la mère d’Arielle, voit bien que quelque chose ne tourne pas rond. Il faut dire qu’elle aussi, dans sa jeunesse, a connu des tourments. Ce premier roman est un témoignage d’une force incroyable sur les violences subies par les jeunes femmes en milieu étudiant. Comment encore accepter cela au XXIe siècle ? C’est probablement l’urgence d’en parler qui a poussé l’autrice à raconter une fiction dont elle dit elle-même que « si certaines situations (…) décrites, toutes fictives, semblent réelles, c’est sans doute que les ressemblances avec la réalité sont inévitables ». Un texte à mettre entre toutes les mains.

illustration

Les autres chroniques du libraire