Littérature étrangère

Björn Larsson

Les Poètes morts n’écrivent pas de romans policiers

Chronique de Katia Leduc

Librairie L'Embarcadère (Saint-Nazaire)

Après Le Cercle celtique, Björn Larsson renoue avec le polar en détournant les codes du genre, pour nous offrir un texte où intrigue policière et poésie s’entremêlent.

Karl Petersen, éditeur de renom, se rend un soir sur le bateau de pêche du poète Yan Y Nilsson pour la signature de son premier roman policier, promis, avant même sa sortie, à un retentissant succès planétaire. Après bien des tergiversations et la crainte de trahir son art, Yan Y Nilsson s’est en effet lancé dans une virulente diatribe contre la finance internationale avec L’Homme qui n’aimait pas les riches. Alors que le champagne s’apprête à couler à flot, Petersen découvre avec stupeur son jeune poulain pendu. Le commissaire Barck, poète mélancolique à ses heures perdues, hérite de l’enquête. En se penchant sur le cadavre de Yan Y Nilsson, il remarque que son cou porte une étrange blessure, preuve que la thèse du suicide d’abord privilégiée est une fausse piste. Bjorn Larsson, en réaction à la déferlante suédoise de Millenium, s’attache à composer un « genre de roman policier » incisif et léger, qui détaille avec férocité et ironie le monde éditorial. Le récit est agrémenté de délicieux poèmes de Yan Y Nilsson, qui ne sont autres que ceux du poète breton Yvon Le Men.

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