Littérature française

Charlotte Augusta

Les Œuvres intérieures

✒ Nicolas Mouton

(Librairie Le Presse papier, Argenteuil)

Ce premier roman est une promesse de perdition : l’entrée en littérature de Charlotte Augusta nous comble de vertiges car la première partie de ces Œuvres intérieures est, comme l’écrivait si bien Cocteau, « un mensonge qui dit la vérité ». Gabrielle, la narratrice, jeune et érudite, intègre une fondation d’art, à la fois cloître et labyrinthe de verre. Elle y parodie à merveille l’entreprise, ses codes, son langage absurde et son aimable sauvagerie. Cécilia, une beauté fascinante, disparaît soudain. Une quête alors se déploie jouant de références littéraires (Le Château, Le Roi Lear, Tristan et Yseult…) où le réel ne peut se dénouer du fantasme. La fondation, qui contient pour elle l’idée du château du roi Marc, est la fondation du roman. Gabrielle a-t-elle vraiment connu ces doubles dont elle s’éprend ou n’a-t-elle fait que les inventer ? Les œuvres d’art éclairent et modifient notre noyau de nuit. Le roman ordonne le chaos.

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